mes idées noires sont revenues de plus belle. J'essaie de lutter mais ça m'attire trop. Je n'ai envie que d'une chose, c'est de mourir. Je crois que je pourrais me battre autant que je veux, c'est inévitable, ça aura lieu, c'est ma destinée et je le sais depuis longtemps. Je le sens à l'intérieur de moi cette envie et rien que d'y penser ça m'apaise. Je crois que j'ai décidé, je ne veux plus. Cela s'impose à moi comme une évidence. Je ne vais pas continuer à me battre pour vivre une vie de droguée de la bouffe qui souffre, qui ne se sent pas bien sur cette terre. A un moment faut savoir écouter son cœur, le mien me dit STOP. Je m'imagine en train de m'éteindre petit à petit et ce sentiment d'apaisement et de bien qui m'envahira. Ce matin je me lève, pas d'envie, pas le moral, je veux voir personne, juste attendre que ça passe. Ici je n'ai pas le choix. Du vide, il n'y a que ça, du vide. Pas de plaisir, pas d'envie de vivre, envie de voir personne, pas d'avenir, pas de projets.. je loge de moins en moins dans mon pantalon, ça m'angoisse, me torture, et ça fait que j'ai besoin de manger pour m'apaiser. Donc je n'ai pas réussi à manger un demi pain et pas de fromage. Là maintenant je serais prête à manger n'importe quoi. Je ne dois pas voler les chocolats de ma voisine de chambre mais si j'étais dehors je mangerais tout ce qui est possible est imaginable. Je ne veux rien faire, je reste dans mon lit, j'annule les visites prévues, je me demande si je vais pas arrêter d'aller aux repas pour rester dans ma chambre. Je ne veux pas dire à mes amis que je suis en train de sombrer, donc je préfère qu'ils ne viennent pas et que je ne réponde plus au téléphone. JE VEUX MANGER. J'EN AI BESOIN POUR ME CALMER. Je crois que je vais me ruer sur le gouter. Je dois tenter de ne pas piquer les chocolats de ma voisine de chambre. Mais je suis prête à manger n'importe quoi, il le faut. Cette envie de mort, cette souffrance, je ne supporte plus, IL FAUT QUE JE MANGE. Je ne pense qu'à ça e à partir de maintenant je vais me mettre en quête de ce que je peux trouver et manger, c'est vital. Il le faut, sinon je vais craquer, péter un câble. C'est plus fort que moi. Il me faut absolument de la nourriture!! ça y est, j'ai réussi à avoir un renne en chocolat, un père Noël en chocolat et un double gouter. A la première bouchée du chocolat je me suis sentie apaisée, bien, cela m'a fait un bien fou. Le problème c'est qu'ensuite je ne peux plus m'arrêter et je sais que le reste de la journée va être vouée à trouver de la nourriture, quitte à la voler. Quand je suis dans une période de manque, il me faut de la nourriture, c'est tout. Pour ça je suis prête à rentrer dans les chambres, à voler, à m'enfuir. Si je n'ai pas cette nourriture je pète un câble la tension et la colère prennent possession de mon corps. Je suis dans un état second. Rien ne peut me calmer. Il faut que je mange. C'est comme si j'étais déconnectée de la réalité : je ne sais plus où je suis, je ne vois plus les personnes qui sont là ou mes amis. Plus rien n'existe à part ce besoin vital de manger qui m'obsède. Je ne suis plus moi et l'extérieur n'existe plus. Manger, encore, toujours, ne pas s'arrêter. Bien sure après j'ai honte, je m'isole, je culpabilise, je me dis que je n'ai aucune volonté, je suis une merde. Mais sur le moment le besoin de manger est plus fort que tout le reste, que ma raison, que tout. Je passe 'envie de mort qui me semble inévitable à une envie de bouffe insurmontable. Je ne peux pas continuer comme ça. Je ne vais rien pouvoir faire d'autre de ma journée que chercher à manger. Je ne pense qu'à ça. Rien d'autre ne compte. Malgré tout ça j'espère plus que tout sortir la semaine prochaine : mardi : ciné avec Eliane, merc : ciné avec Math, vend soir : soirée avec un pote de Toulouse, sam aprem : bar avec des amis de Paris? Mais je sais que tout dépendra de mes sorties et de mes comportements pendant ces sorties. Ça y est, il n'y avait plus de pain au repas du soir et j'ai piqué un chocolat à ma voisine. Quelle honte!!! quel manque de respect. JE VEUX Y ARRIVER ET JE PEUX Y ARRIVER. Même si j'échoue à certains moments je ne dois JAMAIS BAISSER LES BRAS. Puis-je guérir? Je ne sais pas. La visite inattendue de coéquipiers de basket m'a fait beaucoup de bien. J'ai pu expliqué qui j'étais vraiment et leur expliquer certains de mes comportements qu'ils n'auraient pas compris. Pourquoi les personnes croient en moi? Moi je ne crois pas en moi, en ma guérison. Pourquoi me pensent-ils forte? Je ne le suis pas. Je ne suis qu'une merde qui ne veux qu'une chose : manger par tous les moyens!! allant même jusqu'à trahir des amis. Je ne suis qu'un déchet.
Pas de points positifs aujourd'hui : je régresse et je suis de pire en pire
j'ai volé la boite de chocolat de ma voisine de chambre. Je dois lui dire donc je lui laisse un petit mot. J'ai si honte qu'ensuite je n'ose pas retourner dans ma chambre. J'en parle à l'infirmière qui m'accompagne. Audrey m'a laissé un petit mot. Elle me pardonne et même mieux, elle me comprend. Je fonds en larmes.
Je te pardonne, je l'avais remarqué mais surtout ne le dis pas à l'interne car je ne veux pas une autre boite de chocolat et sache que je te comprends, moi aussi j'ai du volé pour boire et pire encore.
Tu n'es pas une merde, bien au contraire, tu es une fille adorable aussi.
J'ai même volé mon compagnon et je peux te dire que j'étais loin d'être fière, mais on va s'en sortir même si on n'y croit pas pour le moment car nous sommes trop fragiles.
Et ne me demande pas pardon mille fois, je ne t'en veux pas du tout.
Aller, courage, les rechutes c'est normal.
Je t'estime beaucoup
Audrey qui te soutien et te soutiendra.
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