12 nov. 2010

04/01/2010

où est passé mon sourire et ma joie de ces derniers jours? Je me lève, mon esprit est noir, je n'arrive plus à sourire. Mon poignet me fait terriblement mal, pourtant je ne pense qu'à une chose : récupérer mon ciseau ou piquer un couteau et recommencer. Où sont mes bonnes résolutions? Mes buts? Mes projets? Ils n'existent plus dans ma tête. Seule la déprime et la souffrance intérieur prennent toute la place dans ma tête. Je pensais aller beaucoup mieux, pouvoir sortir d'ici avec une nouvelle vie. Mais non, en fait, je suis bel et bien malade. Bien sure ma boulimie mais surtout cette dépression qui me laisse prisonnière de mon propre corps. J'ai surement tout pour être heureuse pourtant mon cerveau est parasité par des idées noires, par du mal-être et j'ai beau essayer de toutes mes forces de penser à du positif, mes amis, ma chienne, mes projets... rien n'y fait. Ces idées positives sont bloquées et ne peuvent sortir. Je veux parler de ma scarification au médecin mais ce n'est pas possible, il ne me laissera pas sortir. Je veux promettre que je ne referais as de bêtises mais je ne contrôle rien et si je vais pas bien je vais voler un couteau là-bas. Je peux donner ma parole de e plus me faire du ma d'aller mieux, de garder le moral, mais en fait je ne contrôle rien, je ne peux jamais savoir. Il suffit d'une seconde de crise et tout bascule. Que serais-je devenue si j'étais restée chez moi. Je ne serais certainement plus rien. Dois-je sortir et enfin en finir? Ou rester ici pour être protégée? Qu'y a-t-il de mieux pour moi? Mourir ou continuer à vivre cette horreur quotidienne?
Je vais revenir sur ma boulimie plus en détail: manger jusqu'à en perdre la raison et toujours recommencer, c'est ça mon quotidien à l'extérieur. Je n'ai jamais vraiment faim, juste le besoin de manger. Je ne peux pas contrôler ces pulsions avec de l'allégé ou des légumes, non, il me faut des sucres, des graisses, du consistant, du contenant. Et c'est un drame de ne pouvoir normalement me nourrir quand je ne pense qu'à maigrir tandis que mon cerveau a été programmé sur « gros ». rien ne m'intéresse plus si ce n'est mon poids. Dès que je me sens rejetée je me dis que c'est mon apparence physique qui est rejetée et je me dis que ma vie changerait si j'étais mince. Je préfère m'intéresser à mon corps plutôt que de consentir à être aimée. Je suis souvent convaincue qu'être mince sera la solution à mon problème. Je sais que la boulimie est une façon de me maltraiter parce que je suis persuadée de ne pas mériter mieux. Derrière le désir d'être mince est-ce en fait le désir d'être amoureuse? La fin de la solitude? Ce comportement obsessionnel est la manifestation de mon désespoir. Lorsque je suis en crise, que cela soit de boulimie ou des idées suicidaires, j'ai la sensation physique que le monde va s'écrouler, qu'il n'y a rien à faire. Il suffit d'un simple incident pour que tout autour de moi s'effondre en poussière. Je sais qu'au fond de moi j'ai peur qu'on m'abandonne. Que ça soit mon ex qui part travailler, mes amis que je vois moins, j'ai l'impression que s'ils me quittent je ne serais plus rien. Mon comportement obsessionnel est une forme de désespoir fondée sur le sentiment que personne ne m'attends chez moi. Je n'ai jamais rien désiré que l'amour. Je n'ai jamais désirer devenir obsédée. Je le suis devenue par instinct de survie, pour éviter la folie. Ayant l'impression de ne jamais vraiment avoir été aimée, je ne sais pas ce qu'est d'être amoureuse, et ça c'est bien vrai. Pendant mes 7 ans avec Gaby, cette question m'a obsédé, « suis-je amoureuse? Qu'est-ce que l'amour?... » ce comportement obsessionnel est la manifestation de mon incapacité à m'aimer. Tout est là, tout est dit! Chaule jour je me dis que quelque chose ne tourne pas rond chez moi et donc je ne suis pas digne d'être aimée. Étant gamine, j'ai caché de la nourriture dans ma chambre, volé un peu d'argent à ma mère pour acheter des sucreries? Je n'en suis pas fière mais c'était plus fort que moi. Lorsque mes parents partaient en week-end , en me laissant seule face à ma solitude, je mangeais en 1 fois tout ce qu'ils m'avaient prévus pour le week-end. Amour et obsession ne peuvent coexister. L'obsession c'est me dissimuler derrière la nourriture afin de me protéger de mon environnement. C'est m'isoler, n'avoir que peu d'estime pour moi. L'obsession me diminue et ne laisse aucune place à l'amour. Lors de mes crises de boulimie ou mes idées suicidaires je me sens comme possédée. Lors de ces crises, je ne fais plus attention à personne. Si dans ces moments là quelqu'un s'interposait entre moi et la nourriture je crois que je pourrais l'abattre. C'est pour cela que je ne veux pas demander à mes amis de me retenir de manger lorsqu'ils voient que je pars en crise. Après nos crises je me rends compte que je me suis totalement désintéressée de tout ce qui n'était pas nourriture. C'est ça qui est si déstabilisant, la boulimie semble avoir son propre esprit, sa propre voix et sa propre volonté, comme les idées suicidaires. Pour moi la boulimie c'est une perte de contrôle de la situation, de la terreur, de la frustration, du désespoir. Parfois cela me soulage de me dire que la nourriture est une drogue et que donc je ne peux rien y faire. J'ai un tel besoin d'être reconnue, appréciée, considérée par mes parents, juste exister. Je combats mes troubles depuis plus de 10 ans pour simplement essayer de vivre normalement. Je n'en peux plus!! le fait parfois d'aller jusqu'à voler pour manger fait que j'ai si honte de moi. J'éprouve de la haine et de l'angoisse envers ce que je suis. Je ne sais pas pourquoi je n'arrive plus à me laisser aller. « Je ne suis plus – et ne serais jamais plu – un enfant et rien ni personne ne pourra plus me faire souffrir. » « fuir le passé sans jamais pouvoir profiter du présent ». il m'est souvent arrivée de vouloir me faire du mal, avoir un accident, une grave maladie en espérant que la perspective de ma mort réveillerait des ardeurs amoureuses et que confrontés à l'idée de ma perte, les gens comprennent à quel point ils m'aiment. Être prête à risquer ma vie juste pour me rendre compte que suis digne d'être aimée. Combien de fois y ai-je pensé depuis toutes ces années? Parfois je veux mourir plus que tout autre chose mais imaginant la peine que cela ferait à mes parents, à ma famille, à mes amis je me mets à pleurer en me disant « je ne veux pas mourir ». mais c'est encore vivre pour les autres. La boulimie me m'est dans un état de frénésie incontrôlable. Il me faut absolument trouver dans l'instant quelque chose à manger, cela devient pour moi une question de vie ou de mort, de trouver dans les 5 minutes, de la nourriture. C'est pareil pour mes idées de scarifications, je suis dans un état de frénésie incontrôlable. Il faut absolument que je trouve quelque chose pour me couper, me faire du mal. Soit je me déteste car je me trouve trop grosse soit je me goinfre à en éclater. J'ai des nausées, crises de foie... mais j'attends que ça passe et je repars manger. Manger ne me procure aucun plaisir, je n'ai pas de goût, c'est juste un moyen de m'infliger la souffrance que je crois mériter. J'aimerais pouvoir tout oublier, me débarrasser de moi-même, je ne peux plus me supporter. Je croyais dur comme fer que mes problèmes de relation à mon corps et à la nourriture étaient les seules causes de ma souffrances. De même que je me disais que si je devenais mince, tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais aujourd'hui avec l'envie de mourir, les scarifications... je me rends compte que ma boulimie est la seule chose qui me protège de cette souffrance. J'ai tellement cette certitude que si je ne trouve pas une raison d'être aimée – être malade, être malheureuse... - , si je ne crée pas quelques drames dans ma vie, personne ne s'intéressera à moi. Dans ma famille, nous évitions d'exprimer ouvertement nos sentiments. Tristesse, solitude,peur, colère, affection, respect, tendresse restent tus ou dissimulés. Ce n'est que dans les situations de crise que ma famille se met à réagir. C'est la mon seul moyen d'attirer leur attention. Je crois que si j'arrive à être mince ma vie s'en trouvera transformée. Mais j'en ai perdu des kilos à de nombreuses reprises pour les reprendre par la suite. J'ai passé des années à me convaincre que c'est parce que je ne suis pas digne d'être aimée. Je suis persuadée que le poids est la source de tous mes problèmes. Dans toutes les circonstances je crois dur comme fer que seul mon physique est en cause. Mais la minceur ne peut – et ne pourra jamais – guérir la souffrance et les angoisses de mon enfance. La minceur n'est qu'un moyen de tromper la douleur en me fournissant un but auquel je puisse rêver sans jamais risquer de l'atteindre. J'ai toujours le sentiment de vide, comme si la vie que je menais n'était pas la mienne. Je rêve qu'un jour, cet amour de mes parents que je n'ai pas reçu ou pas su recevoir, me soit enfin accordé et ma vie en sera transformée. Mais ce rêve devient plus fort que la réalité et fini par m'empêcher de VIVRE CHAQUE MOMENT PRESENT.
Après cette petite étude de ma boulimie sur laquelle je reviendrais plus tard, je vais tenter de parler de ma journée. Dure, dure, dure journée. Pas le moral. Je rencontre le médecin, lui avoue tout pour la scarification et il m'apprend que mercredi je ne pourrais pas aller au basket. Là tout s'écroule. C'était ma seule joie depuis des semaines, la seule chose qui allait me remonter le moral et me booster à vouloir continuer à me battre. Je sors de l'entretien anéantie, plus envie de vivre. Je ne peux pas m'arrêter de pleurer et répète à Rom que je vais mourir, que je ne vais pas tenir. Je me sens comme une malade en phase terminale. Mon corps et ma tête sont déjà morts. Je sais que je vais mourir. Un coup de fil pour le stage au Sénégal me change un peu les idées. Je veux y aller. Pour moi aller là-bas est mieux que tous les hôpitaux ou médicaments. Mais le prix me fait vite déchanter: plus de 1200 euros, c'est pas grave je vais faire un prêt , j'ai besoin de cette rupture. Le médecin me demande ce qui me fait envie à l'extérieur : boire un verre, se faire un resto, un cinoche, un DVD... mais il me dit que tout ça c'est avec du monde. Il veut que j'apprenne à aimer faire des choses seule chez moi. C'est vrai, je ne supporte pas la solitude, toujours ce sentiment d'abandon, d'être seule face à mes angoisses. Mais en même temps, n'est-ce pas normal qu'une personne de 24 ans, célibataire, veuille pas rester chez elle et faire des choses avec ses potes? C'est vrai que moi c'est pousser à l'extrême car la moindre journée de libre, ou le moindre week-end où je ne vois personne est ultra angoissant. Dans ma tête tout est brouillé. Je ne me suis jamais fait autant de mal et n'ai jamais eu autant d'envie de mourir que depuis que je suis ici. Enfermée entre 4 murs je deviens folle. Alors c'est quoi? Ma dépression qui ressort car je ne peux plus manger pour m'apaiser et que je me retrouve seule avec moi-même qui fait que je veux tant me faire du mal? Ou est-ce dû à cet endroit où il n'y a pas d'activité, où je n'évolue pas, où je ne m'épanouis pas? Jamais avant j'avais pensé à la scarification. Je veux mourir, mais pourquoi? Mal-être ou seule issue pour sortir d'ici? Je sens de plus en plus que ce n'est pas adapté ici pour moi. Je ne remets pas en cause l'hôpital, mais juste que moi ce qui y est proposé ne me convient pas. Peut-être l'aide qu'on nous apporte ici aux autres est bénéfique mais moi ça ne me soigne pas. On dit souvent qu'il faut essayer plusieurs thérapeute avant de trouver le bon, celui avec qui ça accroche. Je pense que c'est pareil pour les instituts. J'ai l'impression que ce lieu n'est pas adapté pour moi. Comment savoir si je me trompe? Le médecin dit que je dois pas aller à Paris, qu'avant de soigner ma boulimie je dois soigner ma dépression et mes idées suicidaires. Il a surement raison mais je ne veux pas rester là!! je veux essayer Paris. Et si ça ne marche pas je veux essayer un autre institut. Je veux tout essayer. Qu'est-ce que j'ai à perdre? J'ai appelé ma mère pour qu'elle appelle le Docteur de famille et 2 autres instituts à Paris. Je me revoie m'accrochant au manteau de Rom, en larme, lui suppliant de ne pas m'abandonner, de m'emmener avec lui. J'ai eu soudain si peur de moi, de ce que je pouvais me faire, si peur de mourir à Charles Perrens. Non, je ne dois pas. Je dois m'accrocher et essayer d'autres méthodes. Je n'en ai essayé qu'une pour le moment. C'était pas la bonne, c'est tout. J'ai des choses à faire sur cette terre. Si on m'a doté d'une hypersensibilité et d'intuitions ce n'est pas sans raison. Ce dont je n'ai pas parlé aussi c'est de la solidarité dont les patients font preuve entre eux. Lorsque je pleurais, ma voisine de chambre est venue me prendre dans ses bras, Marie qui est autiste est immédiatement venue me faire un câlin et toutes les filles sont venue me remonter le moral.

03/01/2010

ça ne va pas. Il faut que je mange. Je le sais depuis plusieurs jours. Je quémande aux autres patients. Je me serre de leur gentillesse. Quiche en plus par ci, tarte en plus par là, bientôt chocolats qu'un patient va recevoir... il m'en faut toujours plus. J'ai du mal à écrire tant mes mains tremblent. Ma respiration est forte comme pour essayer de me calmer. Je ne pense qu'à manger. Je veux manger. Non, il faut que je mange. Il le faut!!! je tremble, ne me contrôle plus, j'ai mal à la tête et ça me fait tant souffrir à l'intérieur. Et je sais que cette souffrance ne partira que lorsque j'aurais mangé. C'est ma drogue. Je ne suis plus moi-même. L'extérieur n'existe plus. C'est comme si, si je ne mangeais pas, j'allais mourir de douleur et de mal-être. Je reviendrais sur ma crise de boulimie plus tard. On est le soir. Je croyais que dans ma tête ça allait mieux. J'avais des projets, des buts, le sourire, c'était 2010 et j'allais revivre. Ce soir les idées noires m'obsèdent de plus belles. Comment la dépression peut-elle nous faire passer d'un semblant de bonheur à une envie soudaine et irrésistible de mort? Je ne e sens pas bien, j'ai mal à l'intérieur, quelque chose me ronge, je dois me faire du mal à l'extérieur pour que cette douleur se calme. Je ne peux pas me tuer, ici rien à portée ne me le permet. Donc je dois ma scarifier. Ça m'obsède et e ne pense qu'à ça. Je ne vais pas embêter mes amis avec ça, ni le dire aux infirmières sinon je n'aurais pas le droit de sortir mercredi, or j'en ai trop besoin, pour voir tout le monde, me dépenser mais aussi manger. Je jette un coup d'œil dans ma chambre. J'essaie avec la clé de mon placard, ça ne rentre pas assez dans la chaire. J'essaie avec du plastic mais c'est le même problème. Je tente avec ma pince à épiler mais elle ne me fait que des égratignures. Je ne vais pas m'arrêter là. Je sais que si je fais ne bêtise d'ici mercredi je ne pourrais pas aller au basket mais c'est plus fort que moi, je ne contrôle plus ma tête, ni mon corps. Mon cerveau n'est devenu qu'un radar à objets coupant. Je pourrais aller demander de l'aide aux infirmières mais pourquoi? Encore avoir des gouttes? Mon mal-être sera toujours là. Je m'acharne avec mon bout de plastic à passer et repasser au même endroit, ça me fait mal mais ne me calme pas, je dois aller plus profond. Je tente avec des boucles d'oreilles, toujours rien. Je vais péter un câble. Je dois me faire du mal. Je pense souvent à mon écharpe. La serrer très fort jusqu'à m 'évanouir, ainsi je ne ressentirais plus de douleurs. J'ai essayé avec mon foulard. Plus je serre, moins j'ai d'oxygène, je n'entends plus les bruits extérieurs, seulement mon cœur qui bat dans ma tête. Plus je serre plus je ferme les yeux et plus je me sens bien. Mais au bout d'un moment mes mains lâchent. Est-ce un instinct de survie? Moi je veux que ça continu ce silence, ce bien-être. J'ai mal au poignet à force d'être passé 15 fois au même endroit mais toujours pas d'entailles assez grosses pour me calmer. J'essaie de nouveau le foulard. Je serre le plus possible. Et de nouveau je n'entends plus les bruits de l'extérieur, j'ai l'impression de ne pus être sur terre. Lorsque je relâche j'ai la tête qui tourne, je me sens apaisée. Il faudra que j'essaie à chaque fois que je suis stressée ou angoissée. Cette impression d'étouffer, de partir de ce monde, me fait un bien fou. Je continu à m'acharner avec cette foutu pince à épiler et bout en plastic. Je passe et repasse de toutes mes forces. Ça fait mal mais je dois le faire je me sentirais mieux après. J'ai beau fouiller je ne trouve rien d'autre donc e m'y remets. Malgré la douleur j'y mets toute ma force. Je suis un peu apaisée. Je vais me doucher.
« De temps en temps il faut se reposer de ne rien faire »
jean Cocteau

02/01/2010

aujourd'hui j'avais encore le moral et de plus en plus à fond pour mon stage au Sénégal. Par contre les médocs font de plus en plus de moi une larve. Je suis toujours fatiguée et je dors tout le temps. De plus, cela fait des semaines que je ne suis pas sortie et la vie réelle extérieure me manque. J'ai tellement hâte de pouvoir aller au basket et en même temps j'appréhende beaucoup le regard des autres, les questions mais surtout la galette des rois car ma boulimie est toujours présente. Ici je ne peux pas assouvir mon besoin incontrôlable de manger. Mais une fois à l'extérieur j'ai peur de sauter sur la bouffe pour combler cette frustration que je ne peux pas assouvir ici. Je vais essayer de faire un effort mais je me dis toujours ça et une fois face à la bouffe je ne peux plus me raisonner malgré toute la volonté du monde. Ce soir je me sens juste mal parce que ma voisine de chambre est aux urgences. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'imagine une tentative de suicide. C'est une personne avec qui je parle peu. Ne même temps je parle très peu avec tous les patients en général tant je reste dans ma chambre. C'est une personne qui me semble fragile et j'essaie au mieux de lui être agréable. Je me plaignais car elle écoutait mes conversations téléphoniques ou mes discussions lors des visites et les commentait. Elle est bizarre, un peu déprimante mais gentille. Elle se plaignait de n'avoir aucune visite, ce qui est vrai et ne pouvait compter sur personne. C'est vrai qu'elle n'a jamais de coup de téléphone pratiquement. Elle semble en très grande souffrance. Elle a besoin d'exprimer son mal-être et ses angoisses mais ne me sentant pas qualifiée je la renvoyais vers les médecins. J'ai pu m'apercevoir qu'ils avaient un comportement maltraitant envers elle, du genre « arrête ta comédie et va te coucher ». nous sommes tous malades à notre façon ici et comme le dit si bien Chloé « nous ne sommes pas là pour des corps aux pieds ». lorsque nous sommes en souffrance, nous le ressentons vraiment à l'intérieur de nous, ce n'est pas de la comédie, nous avons vraiment besoin d'aide. Les infirmiers pourraient au moins prendre le temps de l'écouter même si c'est répétitif ou pas toujours vrai et cohérent. Moi ce soir je n'ai rien vu. Elle a bien essayé d'entamer la conversation plusieurs fois mais je ne lui répondais que le minimum. Par contre, j'étais la 1ère à m'assoir à sa table et à être gentille pour qu'elle me donne sa part de quiche. En ce moment je suis à la recherche de n'importe qui pouvant me donner à manger, je suis en manque. J'ai passé ma soirée au téléphone : les parents de Romaric, Laéti, Cédric... je n'ai pas prêté plus attention à elle que ça. Je lai sentie pas très bien et je lui ai demandé comment ça allait par politesse. Je l'ai vu se coucher tôt puis j'ai vu l'infirmière venir la chercher. Je pensais que c'était pour son traitement comme d'habitude. J'ai appris bien plus tard qu'elle était partie aux aux urgences car elle avait avalé des piles. Quel choc! J'ai passé la soirée dans la chambre avec elle à ne penser qu'à moi sans m'apercevoir de rien. J'aurais dû être plus à l'écoute, insister pour savoir pourquoi elle avait une si petite mine. J'étais avec elle et je n'ai rien vu! Quelle culpabilité!!!! ça me rend malade. Elle est si seule et je ne fais aucun effort pour entrer plus que ça en relation, répondant toujours par le minimum. C'est vrai que souvent elle m'agace mais ce soir j'ai une boule au ventre de ne pas l'avoir avec moi dans la chambre. J'aurais dû être plus présente, peut-être entendre des appels au secours? Moi qui me dit maudite et qui na trouve pas de sens à ma vie, cette expérience m'a fait prendre conscience qu'en faite je suis une chanceuse, une très grande chanceuse. Je suis bien entourée et j'ai des amis formidables. Toutes les personnes ici se plaignent de la solitude, moi j'ai des visites et des appels tous les jours. Je suis la patiente qui a le plus de visites? Être aimée c'est une telle chance dans la vie et j'ai cette chance, je ne la détruirais pas en me suicidant. Des gens tiennent à moi, se bougent pour moi, s'inquiètent pour moi... c'est la 1ère fois de ma vie que je le dis mais je suis aimée. Si je suis aimée c'est bien que je dois avoir des qualités. Tant de gens aimeraient être à ma place et recevoir tant d'amour, je me dois de vivre pour en profiter pleinement. Surtout que mes amis sont des personnes formidables. J'ai cette chance. Maintenant il ne me reste plus qu'à m'aimer. Avec ma boulimie c'est pas gagné mais je vais essayer. Je me demande tous les jours si je mérite cet amour de mes proches mais je dois en profiter. Après tout le destin les a peut-être mis sur ma route pour m'aider dans mon combat et que je trouve enfin ce que je dois accomplir dans cette vie. Je ne veux plus être dans la plainte avec mes proches par peur de les perdre, non, je veux leur montrer que leur présence me soigne d'une certaine manière et que je vais mieux. Ils m'aimeront toujours quand j'irais mieux? Je leur suis à tous si redevable. Chacune des merveilleuses rencontres que j'ai faites ou amitié que j'ai m'aident dans mon combat. C'est comme ma rencontre avec Rom, rien ne pouvait laisser présager qu'on allait se parler, encore moins sortir ensemble et encore moins que je discuterais tous les jours avec ses parents. Si c'est pas le destin ça. Cette famille que je ne connaissais pas il y a 2 moi m'apporte aujourd'hui tant 'amour, de curage, de disponibilité... de nouveau une rencontre miraculeuse. Donc ce soir je terminerais sur une note positive: « je suis aimée de mes proches et c'est une immense chance ». et une petite pensée pour Laurence où la chambre me paraît bien vide sans elle et pour qui je m'inquiète beaucoup. Ah si, la famille de Rom m'a dit prier pour mi et croire en moi. J'ai l'impression que c'est la 1ère fois que quelqu'un croit en moi. Je vais me relever, retomber à terre mais je ne dois pas y rester et prendre toute l'énergie positive qu'il y a en moi pour me relever. Et surtout savoir ce que je vaux, mes qualités et me rattacher à ça quand ça ne va pas.

pour ce début d'année, réapprenez à rêver et définissez vous des buts clairs dans la vie. C'est en vous fixant des objectifs, et en cherchant à les atteindre, que vous trouverez en vous tout ce dont vous avez besoin pour être heureux : une énergie positive qui mobilisera toutes vos ressources intérieures

01/01/2010

le 1er Janvier. Ça y est, nous sommes en 2010. je l'ai tant attendu cette fin d'année 2009. malgré toutes les merveilleuses personnes que j'ai pu rencontrer, les belles choses que j'ai pu vivre, cette année 2009 restera gravée dans ma mémoire comme un enfer. Ma rupture, puis ma descente aux enfers. Pour mes études, heureusement que j'ai eu des amies qui m'aimaient et coriaces sinon j'aurais tout arrêté. Où ai-je trouvé la force d'écrire mon mémoire? pour le révisions mes mêmes amies se sont relayées pour m'aider allant même jusqu'à dormir chez moi la veille de l'exam pour être sure que j'y aille comme je ne voulais plus y aller. Ok, ça c'est le diplôme, et je leur en seras toute ma vie reconnaissante. Mais après j'ai commencé à travailler. Je ne dormais pas donc je m'endormais au travail. Je n'avais pas le cœur à travailler. Je, ne supportais plus ma maison, moins j'y étais mieux je me portais. J'ai commencé à pas mal picoler aussi, je pouvais m'enfiler une bouteille de vodka seule. Pendant que l'alcool agissait je ne ressentais plus de douleur, plus de chagrin. J'ai ralentis lorsque j'ai voulu boire toute seule chez moi. Mais très souvent je me mettais dans des états lamentables, une vraie honte. Après ça a été les aventures d'un soir. J'ai pris beaucoup de risques à cette période et en plus je ne sais pas bien pourquoi je le faisais. Peut-être parce que je n'avais plus aucune estime pour moi, pour mon corps et le prêtais comme un objet, ou avis-je juste besoin d'affection? Ensuite il a eu les rencontres internet. J'ai de nouveau pris des risques. J'allais chez eux ou leur donnais mon adresse sans les connaître. J'ai eu beaucoup de chance de ne pas tomber sur un tordu. Je crois que cette période a été le début de mon autodestruction. Une fois la rentrée arrivée, le boulot m'a changé les idées. Mais pendant les mois d'avant ma boulimie avait été très forte. Je ne supportais plus d'être chez moi et donc je mangeais out et n'importe quoi à l'extérieur. J'ai donc pris beaucoup de poids et ai continué à me détester. Pour être sure de ne pas être chez moi je me suis inscrite à un maximum d'activités : percussions le mardi soir, basket le vendredi soir, danse africaine le samedi, jogging et piscine 2 fois/semaines. Il fallait que je m'occupe l'esprit et c'était le cas car avec mon boulot en plus j'avais plus une minute à moi. Je tentais de vivre normalement alors que je sentais que quelque chose n'allait pas. Chaque vacances ou chaque week-end était source d'angoisses pour moi : pas d'activités, me retrouver seule face à moi-même pas possible, autant me tirer une balle. La nuit c'était pareil, je regardais la télé très tard jusqu'à m'endormir d'épuisement, mais il fallait que ma tête soit occupée, que je ne puisse pas penser à mes idées noires. Je suis sure que si ma tête n'avait pas été occupée je serais passée à l'acte. J'étais un zombi, je faisais toutes les choses comme une personne normale mais je ne ressentais rien, pas de joie, pas d'envie, pas de plaisir, du vide. Mon corps et mon esprit étaient morts. Puis je me suis mis en couple. Petit à petit je me suis aperçue que je pouvais m'attacher à quelqu'un. Mais il m'a quitté et là j'étais sure d'être une merde, que personne ne tomberait jamais amoureux de moi, que j'étais moche... là j'ai pété un câble et ma vie n'est devenue que recherche de bouffe. Je n'étais plus moi-même, comme possédée. Manger des tas de cochonneries au travail et être obsédée de partir pour aller acheter à manger. Faire toutes les boulangeries de Bordeaux, tous les fast-food... il ne fallait pas une minute avec rien dans ma bouche. Je ne vivais plus, j'étais obsédée, droguée, à cran, sur les nerfs, dans un état d'agitation énorme, complètement déconnectée de la réalité. Et donc me voilà à Charles-Perrens (C.P) à fêter Noël et le 1er de l'an ici, tout ça pour dire : putain d'année 2009. donc quel bonheur d'être en 2010. je sais, ça ne change pas tout pour moi mais c'est symbolique, cette année d'enfer est finie, cette nouvelle année je me soigne. Ma résolution : me soigner, aller mieux, guérir. Le problème avec la dépression c'est que je peux dire ça aujourd'hui et demain n'avoir qu'une envie obsédante : mourir. Cela me fait aussi très peur à l'extérieur. Quand je vois dans les états dans lesquels j'ai pu me mettre ici, heureusement qu'aucun passage à l'acte n'était possible. Car c'est comme la boulimie, je ne contrôle plus rien, ne suis plus apte à raisonner et la seule chose que je veux c'est me faire du mal donc je prendrais tout ce qu'il y a à porté de mains. Par contre je ne veux pas me louper ou devenir handicapée... bref, tout ça pour dire que ces crises suicidaires sont ingérables et donc j'ai peur de moi-même à l'extérieur. Mais restons positive. Aujourd'hui c'est le 1er, j'ai le sourire, pourvu que ça dure. Mes textos d'aujourd'hui : « épanouissement personnel, professionnel et du bien-être », ah, du bien être, c'est quoi? Ça fait des années que ma tête est parasitée, rongée, court-circuitée, et le bien-être n'existe plus car je ne peux pas vider ma pensée et me détendre. Trop de choses me tiraillent. « 2010 verra le bout du tunnel », putain mais il est long ce tunnel, ça fait des années que j'en vois pas le bout. Y'a un bout au moins? Ou c'est une impasse? « ça y est, la page est tournée, à nous de nous bouger le popotin pour être heureuses », c'est vrai ça, une page se tourne, si seulement j'étais assez forte pour vaincre la maladie et me bouger. Parce que je lutte quand même tous les jours. Tous les jours je me déteste, tous les jours je cherche une raison de vivre, tous les jours je suis soi tiraillée par l'obsession de la mort, soi par l'obsession de la bouffe, c'est horrible. C'est pas une vie ça. « on va démarrer une super année et on va se battre, ne plus être droguée, être libres », oh oui, libre, et pas dépendante d'une substance qui régit toute ma vie. Libre, ce mot me paraît imaginaire. « une nouvelle année faite de belles rencontres, de bons moments et de nouveaux instants remplis de joie », et comment on fait quand la maladie nous ronge tellement le cerveau qu'on ressent pas de joie? Qu'on ne peut pas profiter des bons moments? Car y'a toujours une voie dans ma tête qui me dit « t'es la plus grosse, cache toi, t'es la plus bête, tais-toi, tu n'es pas intéressante donc ne discute pas avec les gens tu vas les ennuyer... » c'est ça 24h/24 de ma vie. Je n'ai plus d'idées noires mais donc je mange tout ce que je peux, il m'en faut toujours plus. Je prends les restes des autres, ce dont ils ne veulent pas, je quémande dans chaque chambre à manger, j'ai 12 clémentines et 1 kiwi dans mon armoire. Mais moi je veux du gras, du sucré, ça m'obsède, la cafétéria m'obsède, je veux y aller. Mon cerveau est totalement figé et il n'y a que le besoin, car ce n'est pas une envie, de nourriture qui se manifeste. Je ne pense qu'à ça du matin au soir. Il faut absolument que je sois prise à Paris et que je guérisse, il est hors de question que je continue de vivre dans ces conditions, dépossédée de ma raison, en souffrance permanente. Je vous en prie mon dieu, faite que je sois prise à Paris. Bon, 1er Janvier, petite liste des bonnes résolutions:
    • guérir puis perdre du poids
    • me remettre à la piscine minimum 1 fois/ semaine
    • continuer la percussion malgré mon sentiment d'échec
    • m'occuper un peu de ma maison puis déménager (=tourner la page)
    • parvenir à affirmer mes choix et mes désirs à mes parents
    • faire au moins un voyage à l'étranger
    • aller voir Laéti à l'ile d'Oléron, Odile en Bretagne et toutes mes amies de Paris
C'est déjà un début. Et des petites choses qui me feraient plaisir :
    • prendre un bain chez mes parents
    • caresser kâma et la serrer fort dans mes bras
    • retourner me faire manucurer et maquiller pour les grandes occasions
    • m'assoir sur le sable et écouter le bruit des vagues
    • me poser devant un DVD avec des potes
    • aller au ciné
    • boire un petit mojito à l'Utopia...
ah oui, dans mes résolutions:
    • savoir dire « non »
    • et dire que tout le monde ne sait pas tout mieux que moi et j'ai donc le droit d'affirmer mon opinion
points positifs: pas de point positif particulier à part que j'avais à peu près le moral et le sourire.

11 nov. 2010

31/12/2009

que dire? Tout est confus dans ma tête, embrouillée, je n'arrive pas à réfléchir de façon cohérente. Je sais que je veux aller mieux pour aller au repas du basket. Ça me fait un projet, cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de projet. Je veux aller au ciné aussi, je le sais. Je veux caresser ma chienne, qu'elle dorme à mes côtés même si elle prend toute la place, je veux aller au resto avec mes potes, je veux aller à la piscine avec Math, je veux refaire l'idiote pendant des heures avec nelly, et veux aller passés quelques jours chez Odile mais aussi chez Laéti, je veux aller une semaine à Paris voir mes amis, je veux changer de maison mais trouver quelque chose de correcte pour Kâma, je veux prendre un bain, je veux maigrir, je ne veux plus être boulimique, je veux partir d'ici, je veux aller à Paris ou dans tout autre institut spécialisé. Je veux voyager, oh ça oui je le veux, depuis si longtemps. Je veux être initiée au bouddhisme. Tout à coup, cela me fait beaucoup d'envies, sans parler des barbecues, des mojitos de l'utopia, de la plage... Math est venue aujourd'hui, je crois que je suis en train de la perdre. Elle ne supporte pas que je passe de l'envie de vive à l'envie de mort. Pourtant c'est mon quotidien, je n'y peux rien. Elle pense que je ne me bats pas, mais c'est faux. Je ne fais que ça tous les jours mais ma maladie parvient à prendre le dessus. Je ne peux pas l'expliquer avec des os que ça soit les idées noires ou la boulimie, ça fonctionne pareil. Soudain je ne suis plus moi-même, je ne me contrôle lus, ce n'est plus moi. Soit je dois absolument manger, mais vraiment c'est un besoin vital, urgent, qui peut me faire faire n'importe quoi, je suis comme en transe. Soit j'ai envie de mourir ou de me faire mal et je prendrais tout ce qui est à ma porté pour me faire du mal et ainsi ne plus souffrir de l'intérieur. Dans ces moments là, plus rien ne compte, ma raison, l'extérieur, les conséquences... je dois le faire c'est tout. La boulimie c'est comme une question de survie et la mort une libération. Et quand j'ai envie de mourir je suis certaine de moi, je suis sure que c'est le meilleur pour choix. Puis j'ai une discussion avec une personne qui m'amène à rêver que je peux avoir des qualités, que je peux faire les choses, que je suis quelqu'un et en creusant bien j'ai même des projets. Pour moi se sont des rêves, pour eux se sont des projets. Donc aujourd'hui on va faire dans l'optimisme. Je dois réapprendre à rêver. 2010 pour moi sera le nouveau départ, je dois laisser sa chance à cette année, voir ce qu'elle peut m'apporter, me laisser une dernière chance. Je dois me définir des buts clairs : partir d'ici, aller mieux et parvenir à me trouver des objectifs dans la vie, des plaisirs, des désirs, des bonheurs … JE DOIS PARVENIRA TROUVER EN MOI CE DONT J'AI BESOIN POUR être HEUREUSE. Et c'est là je crois la plus grosse question de toute ma vie. Je ne suis pas heureuse, je veux mourir, mais de quoi ai-je besoin pour être heureuse? Je ne peux pas encore y répondre vraiment mais j'ai quelques pistes : plus de boulimie, maigrir, mes amis, de l'amour... ce n'est qu'un début, je dois continuer à expérimenter pour pouvoir y répondre. Je dois me trouver des ressources intérieures. Pour me battre, il faut que la vie est du sens pour moi. Tant qu'elle n'aura pas de sens, que je n'aurais pas de buts clairs, je ne pourrais pas être heureuse. Ce qui me fait rêver : voyager partout, vivre et travailler dans différents pays, avoir un métier en rapport avec les animaux, une maison en bois dans la forêt ou à la campagne, recueillir les animaux errants en attente de placement, ma fameuse ferme pédagogique dont je parle depuis des années, en l'associant à des chambres d'hôtes, où je puisse travailler sur le rapport à l'animal, mais aussi sur l'environnement et des cours de cuisine. Partir faire le tour du monde avec mes enfants, qu'ils découvrent la vraie vie, pas celle des livres, mais aussi la tolérance et l'ouverture d'esprit. Faire le chemin de St Jacques de compostelle avec kâma. Faire un long voyage, mais en vélo. Et aussi avoir de nouveau un camion. Pour le moment ce sont les rêves que j'ai à l'esprit qui ne me semblent pas réalisables mais qui me rendraient heureuse. Ensuite, quand j'y réfléchis bien, c'est pas les projets qui manquent: partir un mois au Vietnam avec Johann, faire mon école de zoothérapie au Québec ou à Lyon, pourquoi pas changer de boulot et être animatrice dans une ferme pédagogique, faire de l'humanitaire, me renseigner auprès de Francis pour les stages à l'étranger, faire éducateur canin ou pour chiens d'aveugles, faire le stage de percussions au Sénégal en Avril... je dois voir une énergie positive pour parvenir à me mobiliser. 2010 doit être mon année. À part ça, j'ai quand même manger beaucoup de gâteaux ce soir, beaucoup bu de chocolat, voler beaucoup de clémentines et 1 kiwi. Et quand je me pèserais mardi prochain, tout va s'écrouler, mes rêves, mes illusions, mon optimisme... je sais qu'aujourd'hui j'ai de bonnes paroles mais que demain je peux être au fond du trou. Je vais profiter de cette journée d'optimisme pour essayer de réfléchir objectivement à mes qualités : sensible, généreuse, pacifiste, franche, nature, jamais je ne pourrais manipuler quelqu'un ou faire du mal intentionnellement, tolérante, qui sait recevoir les conseils ou les remarques, pas si bête que ça comme j'ai eu 2 diplômes, toujours prête à rendre service, j'ai beaucoup d'amour à donner, pas hypocrite (quand j'aime pas une personne, je ne l'aime pas et je ne vais pas faire style que c'est ma grande copine), peu importe avec qui je suis, la mode du moment, je reste moi-même. Je ne supporte aucune forme de violence. Je me sens très concernée par l'environnement. Mais j'ai aussi des défauts : dépensière, dépressive, boulimique, bordélique, grosse, aucune confiance en moi, aucune estime de moi, je me déteste et je suis donc toujours sur la défensive dès qu'il y a des gens. Pour le moment c'est tout ce qui me vient. Il est tard, je vais me coucher, nous sommes le 1er janvier 2010, une nouvelle année s'offre à moi, vais-je réussir à la saisir? Malgré mes idées positives j'ai toujours peur au moindre échec ou chagrin de ce que je pourrais me faire. Je me fais peur moi-même comme je sais que je ne contrôle plus rien quand j'ai envie de me faire du mal. Oui, je me fais peur.
Points positifs : - j'ai parlé de projets et d'avenir alors qu'il y a quelques jours ça m'était impossible
        • j'ai retrouvé la pêche et l'envie de me battre.

30/12/2009

çà y est je doute. Je savais que si je voyais mes proches, j'allais douter de ma décision. Ils me lobotomisent le cerveau avec leur « je t'aime », « que vais-je devenir sans toi ». forcément je culpabilise. Ils me parlent aussi de ce que pourrait être ma vie. Que j'ai encore plein de choses à vivre, des choses fabuleuses. J'ai envie d'y croire, j'y crois même lorsqu'ils m'en parlent mais je ne dois pas y croire, ce n'est qu'illusion. Il n'y a que moi qui peux savoir ce que sera ma vie, je ne dois pas me laisser influencer. Ils sont égoïstes, ils sont tous prêt à me dire n'importe quoi pour ne pas que je passe à l'acte pour qu'ils ne ressentent ni culpabilité, ni chagrin. Je suis faible, comme à chaque fois, je vais aller manger ce soir. Ma tante est venue et m'a supplié de manger et au vu de la peine qu'elle avait je vais le faire. Encore une fois je n'aurais pas été au bout, quelle lâche. Peut-être que je devrais me dire que c'est le destin, qu'une force supérieure m'empêche de passer à l'acte alors que j'en ai tant envie. Alors quoi, si c'est le cas, je dois encore me battre? me battre pourquoi? Pour y croire puis retomber d'encore plus haut? Au moins quand on ne croit à rien dans la vie on ne tombe pas de haut. Je veux aller au repas du basket le 6 janvier. Je sais que si je continue comme ça cela ne e sera pas autorisé. Il faut que je fasse des efforts pour être récompensée. Ça fonctionne comme ça ici. Après une fois chez moi rien ne m'empêchera de passer à l'acte. Je me sens moins envahie par mes idées noires, je me sens bien mais ma boulimie revient de plus belle. C'est incroyable ce transfert. Il faut quoi? Que je choisisse de vivre soit avec mes idées suicidaires soit avec ma boulimie? Quand je ne suis pas envahie par la boulimie c'est par les idées noires. Mon quotidien c'est ça : ne plus vivre que pour a bouffe à en perdre la raison, à en devenir folle et à ne pas pouvoir m'arrêter. Ou c'est une envie extrême de mourir, de tout arrêter. J'appelle mes amis au secours car j'ai vraiment besoin d'eux, puis le temps de quelques jours je retrouve le sourire, la motivation. Puis j'ai de nouveau envie de mourir. Je ne le fais pas exprès, je le jure. C'est plus fort que moi, je ne gère rien, je ne contrôle rien. Je comprends que pour mon entourage ça soit un calvaire. Ça va puis ça va pas du tout. Une amie m'a dit que je chamboulais tout, mais parce que tout est chamboulé dans ma tête. Il y a quelques heures j'étais sure de ne jamais sortir d'ici, de ne plus voir mes amis, de ne plus jamais caresser mes loulouttes. C'était sure dans ma tête et maintenant je ne sais plus, je suis totalement perdue, mon esprit est embrouillé. J'ai l'impression que mon corps est mort, que ma tête est morte, que Daphné est morte. Je ne sais plus qui je suis, ce que j'aime, ce que je veux faire. Toujours pas de perspective d'avenir. Je me lève, je dors, je mange, je lis. Je ne vis pas, je survis, j'attends que les minutes passent, sans plaisir, sans joie, sans envie de vivre. Juste attendre que le temps passe. Une amie prend très mal mes changements d'humeur. Elle me dit que je ne dois pas jouer avec la mort. Un jour se suicider, le lendemain ça va mieux. Mais je ne joue pas, mon esprit me dicte ces choses, je ne peux rien y faire ou mentir, dire toujours que tout va bien même si c'est pas le cas pour que mes amis soient heureux. Elle me dit que c'est à moi de choisir, que je suis libre. Mais ce n'est pas le cas. Je ne suis pas libre dans ma tête.
Points positifs : - je me suis de nouveau alimentée
        • je vais mieux
cependant j'ai mangé pain + fromage+2 chocolats chauds avec pas mal de sucre+pain+chocolat. Mon esprit est de nouveau obsédé par la cafétéria car je veux manger, je dois manger. Où vais-je trouver de quoi manger? Ça me stress, ça m'angoisse de me dire que je vais bientôt ne plus trouver à manger. Je n'ai même pas de sous à donner aux filles qui sortent à l'extérieur. Mais il va falloir que je trouve, il m'en faut, rien que d'y penser j'en tremble, j'en suis malade de me dire que je ne vais peut-être pas en trouver. Je sais que ça va me calmer, me faire du bien, sans ça je vais vivre l'horreur. Mais qui dit manger dit grossir, être moche et grosse. Que faire? Si je ne mange pas je vais péter un câble, être mal. Si je mange je vais encore me haïr davantage. Que dois-je faire? Rester ici pour ma dépression? Partir à Paris pour ma boulimie? Je ne sais plus rien sur rien. Ma tête est vide, pas de solution, pas de pensée logique, pas de réponse. Rien, je ne peux réfléchir de rien.

29/12/2009

e hais les infirmiers. Ils ne savent rien de ma souffrance et travaillent juste comme des machines. Ils ne voient pas qu'à l'intérieur j'ai mal, que je n'en peux plus. Non, eux ils préfèrent me forcer à aller à table alors que j'ai décidé de ne plus rien manger. Ils gèrent ma vie : mon levé, mes repas, les médocs. Et tous ces médocs, qu'est-ce que je prends au juste? C'est censé me sauver? Me bourrer de cachetons toute la journée. C'est ça soigner quelqu'un? Comme si comme par miracle ils allaient me donner envie de vivre. Faut arrêter de rêver. On nous drogue pour qu'on soit plus docile ici, moins de crise, moins de tentative de suicide... mais ici on est qu'une pardonne parmi tant d'autres. Quel intérêt on a pour eux à part être leur gagne-pain? Je les déteste. J'ai quand même le droit de vouloir rester dans ma chambre et de ne plus manger. Mais non, encore une fois ils décident pour moi. Je ne suis pas libre et j'espère au moins retrouver ma liberté dans le choix de ne plus manger. Là, ils ne pourront pas me forcer, c'est moi qui décide. Pourvu que je tienne. C'est mon dernier espoir pour être libre de mourir. Et ce téléphone qui n'arrête pas de sonner. Qu'on me laisse tranquille. Je vais décrocher pour dire quoi? « oui ça va, oui ça va... » et encore faire style que je suis une personne normale qui va bien ou « non, ça ne va pas, je veux mourir » pour que mes amis ne comprennent pas et soit égoïstes en me disant de ne pas le faire. « que vais-je devenir sans toi? », non, mais sérieux, ça veut dire quoi? Faut que je reste en vie, que je continue à souffrir pour son bien-être? Ou « ne fait pas de bêtise », mais merde, ce n'est pas une bêtise. Qui a décrété que lorsque l'on soufre et que notre vie sur terre devient impossible, que le suicide est une bêtise? Pourquoi forcément les autres auraient raison? Ne peuvent-ils pas se dire que ce n'est pas une bêtise mais bel et bien une délivrance? Pourquoi stagnent-ils sur leur point de vu? Pourquoi le mien serait-il forcément le faux? C'est la société qui a donné cette image au suicide, tout comme l'euthanasie. Vivre coute que coute, même si on est un légume, même si on ne supporte plus la douleur... non, il faut vivre!!pas de projet, pas d'envie, pas d'espoir, mais il faut vivre!! c'est de la torture. Je me regarde dans la glace, je ne vois rien. Qui est cette fille? Surement pas moi. L'âme de Daphné s'est envolée il y a bien longtemps pour laisser place à un corps. Je ne suis qu'un corps, au fond je suis déjà morte depuis longtemps. Plus rien ne vit à l'intérieur de moi à part de l'angoisse et du chagrin. Mentalement je suis déjà morte, il ne me reste que physiquement. Lorsque je m'éteindrais quelqu'un de mieux viendra au monde. Je me sens si fatiguée de vivre. Les parents de Romaric sont passés. Ils sont si gentils. Ils ont fait tant de choses merveilleuses dans leur vie, je les envie tant. Ils m'avaient presque donner le courage de me battre, de manger. Mais je ne dois pas craquer. Je ne dois pas me laisser influencer par les autres. Je n'ai rien mangé depuis hier soir, je dois tenir. NE PAS CRAQUER. Oui, ma vie pourrait être aussi belle que la leur, voyager, s'aimer, avoir des enfants merveilleux. J'y ai cru le temps qu'ils étaient là. Je me suis dit à un moment qu'il fallait que je me batte. Mais j'ai repris mes esprits, ma vie n'est pas la leur et ne le sera jamais. Si je ne meurs pas je vais continuer à souffrir. Ce n'est qu'illusoire de croire qu'un jour je pourrais être heureuse, je ne dois pas me rattacher à cette idée car je vais de nouveau souffrir. Je dois aller au bout. J'ai tant lutté toutes ces années, je n'ai plus de capital de force pour continuer, j'ai tout donné. Si me bats aujourd'hui, de toute façon ma destiné est de mourir et je mettrais fin à ma vie un jour ou l'autre. Bien sure mes amis me manqueront, j'ai des amis tellement super, cela doit être la chance que j'ai dans ma vie : d'avoir rencontré des personnes extraordinaires. Mais elles sont si extraordinaires qu'elles se remettront de ma mort, elles sont fortes et bien entourées. Ce qui m'inquiète le plus c'est mon petit papa et ma petite maman. Je suis fille unique. J'espère qu'ils seront assez forts et entourés pour surpasser cette étape, en sachant que c'est le mieux pour moi. Ils ne doivent pas se laisser aller et continuer de vivre leur vie. Je disais que je n'avais rien pour moi, mais je crois que je me suis trompée. J'ai le don de sentir ce que les gens dégagent, je ne sais pas comment ça s'appelle. J'ai rencontré Coralie à E-Laser contact. Quelque chose de si simple, de si vrai émanait d'elle et je suis allée vers elle. J'ai suivi cet instinct qui me parle. Ça se passe avec certaines personnes. Je les vois, et je ressens du bien-être à l'intérieur de moi à leur contact, je le ressens. Marco, mon cher Marco. Je le rencontre sur un lieu de travail où tout va mal et pourtant lorsque je le vois je ressens que c'est une personne extraordinaire je ne le connais pas, je ne sais rien de lui, mais au fond de moi je le sais. Dans ces moments là je fonce, des personnes rares comme ça ça ne e trouvent pas à chaque coin de rue. J'entame la conversation, lui propose un ciné et c'est désormais mon meilleur ami. Une personne si merveilleuse. Et Vanessa, je la vois, et perçois sa fragilité, sa bonté, sa générosité, il n'était pas question que je la laisse s'envoler comme de nombreuses personnes que j'ai pu croiser à des soirées. Et j'ai bien fait. Le meilleur c'est quand même Mathilde, jamais vu quasiment, jamais parlé mais quelque chose de si fort se dégage d'elle que je l'invite à manger. Et là encore mon instinct ne m'a pas trahit, qu'elle fille exceptionnelle. J'ai été au contact avec d'autres personnes comme ça, au culot, me laissant guider par la lumière qu'elles dégageaient et m'attirait tel un aimant.
Ça peut paraitre dingue mais je ressens ces choses, c'est réel. Et je ne me suis jamais trompée. Bien sure j'ai rencontré d'autres personnes extraordinaires sans passer par cette voie là : nelly, Pauline, Anne-so, marie, laéti, Émilie, éliane, cyrielle, Audrey, cindy, krystelle... des personnes formidables que le destin a mis sur ma route mais que je ne mérite pas. Odile, j'ai tout de suite sentie que cette fille n'était pas comme les autres, avec une sensibilité hyper développée, comme moi. Pourquoi ai-je ce don et comment m'en servir? Peut-être que je l'imagine même mais pourtant cela paraît si réel lorsque je suis en contact avec ces gens. Pour ma mort, ma chienne et mon chat s'en remettront, comme du départ de Gaby, et elles sont si bien avec mes parents. Pour revenir à mes amis, tous ces gens qui font tant pour moi, et moi je fais quoi pour eux? Je suis un boulet : je me plains, je suis jamais heureuse, rien ne va jamais et donc je ne parviens pas à être à leur écoute. Je ne les mérite pas. Mais qu'est-ce que je les aime!je crois qu'ils peuvent même pas imaginer à quel point je les aime. Je ne sais pas le montrer. Je suis bien entourée, par des gens extraordinaires, donc on peut se demander pourquoi je veux mettre fin à mes jours. Oui je suis aimée, sans doute, et oui je les aime du plus grand amour qui soi. Mais ce n'est pas moi que j'aime ni ma vie. Je rencontre ma voisine de chambre, en psychiatrie depuis 20 ans : boulimie, anorexie, tentative de suicide... et là je prends conscience de ma vie si je n'y mets pas fin maintenant. 20 ans encore de boulimie, de dépression, de tristesse, d'envie de mourir. IL N'EN EST PAS QUESTION. C'est vrai je dois faire un choix, prendre un risque : je ne sais pas ce qui m'attend. Je crois au destin, je crois en mon instinct, je fais le bon choix.