8 nov. 2010

20/12/2009

envie de faire une tentative de suicide pour montrer aux gens que je souffre et que j'existe, que ce n'est pas de la comédie. Impression d'être inexistante dans les yeux des autres que par la plainte. Toujours cette difficulté d'exclusivité : impression que les 2 infirmières s'en moquent de moi. Pourquoi, moi, elles m'appellent par mon nom? Impression de n'être rien à leurs yeux, comme si ma maladie n'était rien comparer à celle des autres. Besoin de complicité. Difficulté encore et toujours de me dire que personne ne m'aime. Ici, j'ai l'impression que se sont les infirmières qui ne m'aiment pas. Je le vis très mal. Toujours cette impression que personne ne m'aimera partout où j'irais. Pourquoi mes amis sont mes amis? Pourquoi m'aiment-ils? Je ne suis rien, je me plaints toujours, je ne suis pas intéressante, je n'apporte rien. Ce n'est pas possible que quelqu'un m'aime!!!! ils viennent me voir souvent, mais pourquoi? Culpabilité? Pitié? Quand je suis avec des amis je me demande toujours quel comportement je dois adopter pour être cool, pour être normal, pour ne pas qu'ils s'ennuient. J'ai toujours l'impression que tout ce que je propose est nul ainsi que ce que je suis.
24h/24 mal dans mon corps, mal dans ma tête, penser que je suis une merde, que je ne vaux rien. Je ne sais pas chanter, ni bricoler, ni écrire, ni jouer de la musique, je n'ai aucun talent, pas de culture générale, pas un bon niveau au basket, je ne sais pas danser, partout où je vais je suis la plus nulle et la plus grosse. Je pense que les opinions des autres et leurs jugements sont toujours vrais, même si ils vont à l'encontre de mes idées, car les autres savent toujours mieux que moi. Je n'arrive pas à dire « non », jamais, je vis pour les autres et veux qu'ils m'aiment. Je n'essaye jamais rien car je sais que je serais en échec. Pour certains, ce n'est pas grave, mais pour moi ça me renvoie à cette image de merde que je suis. Je me dis que j'ai des amis formidables, intelligents, gentils... pourquoi sont-ils mes amis? Par quelle chance?
Points positifs: - j'ai refusé une deuxième part de tarte au citron
- j'ai dit à ma mère pour ma dépression, mes idées noires et ma boulimie = prochaine étape : parler des violences subies pendant l'enfance.
Je me sens un peu libérée. J'ai réussi à parler de beaucoup de choses mais pas de mon enfance difficile. J'ai peur de perdre mes amis à force de me plaindre car je ne vois plus lorsque eux aussi sont mal. Je leur en demande beaucoup sans pouvoir parvenir à écouter et donner. Mais j'ai l'impression de ne pouvoir vivre avec eux qu'a travers ça. J'appréhende tant ma sortie, moins d'attention de mes amis, moins d'attention des professionnels, moins d'attention de ma famille = rechute? Le repas doit être expédié le plus vite possible, je n'ai pas vraiment de saveur ni de goût, juste engloutir. Je ne regarde même pas ce que je mange. Je ne mâche pas, j'avale. J'espère quand je serais guérie pouvoir de nouveau cuisiner, cela me faisait tant de bien! Reprendre goût à faire des petits plats et savourer un bon repas. Manger avec modération, manger juste ce qu'il faut. Mais je ne sais pas. Pas de sentiment de satiété, aucune limite. Comme j'ai pas le goût, j'ai l'impression qu'il faut que j'en remange pour avoir le goût. Ou alors, une impression que c'est maintenant qu'il faut que je mange tout et que je goute à tout comme si c'était la dernière fois que c'était possible. Lorsque je souffre, j'ai tendance à croire que je suis victime des autres, que je suis la seule à souffrir. Ce qui est faux car tout le monde souffre. Chacun a ses difficultés, ses peurs, ses inquiétudes. Dès que nous prenons conscience de l'existence de la souffrance chez quelqu'un d'autre, nous devenons apte à la comprendre. JE DOIS ME TRAITER AVEC RESPECT. Demeurer dans l'ici et maintenant, concentrer mon attention sur ce qui se passe dans l'instant présent.

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