12 nov. 2010

02/01/2010

aujourd'hui j'avais encore le moral et de plus en plus à fond pour mon stage au Sénégal. Par contre les médocs font de plus en plus de moi une larve. Je suis toujours fatiguée et je dors tout le temps. De plus, cela fait des semaines que je ne suis pas sortie et la vie réelle extérieure me manque. J'ai tellement hâte de pouvoir aller au basket et en même temps j'appréhende beaucoup le regard des autres, les questions mais surtout la galette des rois car ma boulimie est toujours présente. Ici je ne peux pas assouvir mon besoin incontrôlable de manger. Mais une fois à l'extérieur j'ai peur de sauter sur la bouffe pour combler cette frustration que je ne peux pas assouvir ici. Je vais essayer de faire un effort mais je me dis toujours ça et une fois face à la bouffe je ne peux plus me raisonner malgré toute la volonté du monde. Ce soir je me sens juste mal parce que ma voisine de chambre est aux urgences. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'imagine une tentative de suicide. C'est une personne avec qui je parle peu. Ne même temps je parle très peu avec tous les patients en général tant je reste dans ma chambre. C'est une personne qui me semble fragile et j'essaie au mieux de lui être agréable. Je me plaignais car elle écoutait mes conversations téléphoniques ou mes discussions lors des visites et les commentait. Elle est bizarre, un peu déprimante mais gentille. Elle se plaignait de n'avoir aucune visite, ce qui est vrai et ne pouvait compter sur personne. C'est vrai qu'elle n'a jamais de coup de téléphone pratiquement. Elle semble en très grande souffrance. Elle a besoin d'exprimer son mal-être et ses angoisses mais ne me sentant pas qualifiée je la renvoyais vers les médecins. J'ai pu m'apercevoir qu'ils avaient un comportement maltraitant envers elle, du genre « arrête ta comédie et va te coucher ». nous sommes tous malades à notre façon ici et comme le dit si bien Chloé « nous ne sommes pas là pour des corps aux pieds ». lorsque nous sommes en souffrance, nous le ressentons vraiment à l'intérieur de nous, ce n'est pas de la comédie, nous avons vraiment besoin d'aide. Les infirmiers pourraient au moins prendre le temps de l'écouter même si c'est répétitif ou pas toujours vrai et cohérent. Moi ce soir je n'ai rien vu. Elle a bien essayé d'entamer la conversation plusieurs fois mais je ne lui répondais que le minimum. Par contre, j'étais la 1ère à m'assoir à sa table et à être gentille pour qu'elle me donne sa part de quiche. En ce moment je suis à la recherche de n'importe qui pouvant me donner à manger, je suis en manque. J'ai passé ma soirée au téléphone : les parents de Romaric, Laéti, Cédric... je n'ai pas prêté plus attention à elle que ça. Je lai sentie pas très bien et je lui ai demandé comment ça allait par politesse. Je l'ai vu se coucher tôt puis j'ai vu l'infirmière venir la chercher. Je pensais que c'était pour son traitement comme d'habitude. J'ai appris bien plus tard qu'elle était partie aux aux urgences car elle avait avalé des piles. Quel choc! J'ai passé la soirée dans la chambre avec elle à ne penser qu'à moi sans m'apercevoir de rien. J'aurais dû être plus à l'écoute, insister pour savoir pourquoi elle avait une si petite mine. J'étais avec elle et je n'ai rien vu! Quelle culpabilité!!!! ça me rend malade. Elle est si seule et je ne fais aucun effort pour entrer plus que ça en relation, répondant toujours par le minimum. C'est vrai que souvent elle m'agace mais ce soir j'ai une boule au ventre de ne pas l'avoir avec moi dans la chambre. J'aurais dû être plus présente, peut-être entendre des appels au secours? Moi qui me dit maudite et qui na trouve pas de sens à ma vie, cette expérience m'a fait prendre conscience qu'en faite je suis une chanceuse, une très grande chanceuse. Je suis bien entourée et j'ai des amis formidables. Toutes les personnes ici se plaignent de la solitude, moi j'ai des visites et des appels tous les jours. Je suis la patiente qui a le plus de visites? Être aimée c'est une telle chance dans la vie et j'ai cette chance, je ne la détruirais pas en me suicidant. Des gens tiennent à moi, se bougent pour moi, s'inquiètent pour moi... c'est la 1ère fois de ma vie que je le dis mais je suis aimée. Si je suis aimée c'est bien que je dois avoir des qualités. Tant de gens aimeraient être à ma place et recevoir tant d'amour, je me dois de vivre pour en profiter pleinement. Surtout que mes amis sont des personnes formidables. J'ai cette chance. Maintenant il ne me reste plus qu'à m'aimer. Avec ma boulimie c'est pas gagné mais je vais essayer. Je me demande tous les jours si je mérite cet amour de mes proches mais je dois en profiter. Après tout le destin les a peut-être mis sur ma route pour m'aider dans mon combat et que je trouve enfin ce que je dois accomplir dans cette vie. Je ne veux plus être dans la plainte avec mes proches par peur de les perdre, non, je veux leur montrer que leur présence me soigne d'une certaine manière et que je vais mieux. Ils m'aimeront toujours quand j'irais mieux? Je leur suis à tous si redevable. Chacune des merveilleuses rencontres que j'ai faites ou amitié que j'ai m'aident dans mon combat. C'est comme ma rencontre avec Rom, rien ne pouvait laisser présager qu'on allait se parler, encore moins sortir ensemble et encore moins que je discuterais tous les jours avec ses parents. Si c'est pas le destin ça. Cette famille que je ne connaissais pas il y a 2 moi m'apporte aujourd'hui tant 'amour, de curage, de disponibilité... de nouveau une rencontre miraculeuse. Donc ce soir je terminerais sur une note positive: « je suis aimée de mes proches et c'est une immense chance ». et une petite pensée pour Laurence où la chambre me paraît bien vide sans elle et pour qui je m'inquiète beaucoup. Ah si, la famille de Rom m'a dit prier pour mi et croire en moi. J'ai l'impression que c'est la 1ère fois que quelqu'un croit en moi. Je vais me relever, retomber à terre mais je ne dois pas y rester et prendre toute l'énergie positive qu'il y a en moi pour me relever. Et surtout savoir ce que je vaux, mes qualités et me rattacher à ça quand ça ne va pas.

pour ce début d'année, réapprenez à rêver et définissez vous des buts clairs dans la vie. C'est en vous fixant des objectifs, et en cherchant à les atteindre, que vous trouverez en vous tout ce dont vous avez besoin pour être heureux : une énergie positive qui mobilisera toutes vos ressources intérieures

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